Au cinéma, l'apogée du paquebot coïncide évidemment avec l'âge d'or
de la traversée transatlantique (années 30 à 50). Même si on peut se régaler de la salle à manger du Normandie dans Faisons un rêve de Guitry (1937), ou se souvenir de les Fiancés du France (1966, avec l'inoubliable Olivier Despax), il est naturel que dans cette course au fantasme d'une noria de luxe entre l'ancien et le nouveau monde, ce soient les nouveaux riches, c'est-à-dire les films hollywoodiens, qui emportent le ruban bleu, presque toujours dans le même registre: les amours et désamours de la «boat-set» entre cabines de première classe, fumoir et surtout pont-promenade en extérieur nuit où le couple vedette peut s'échanger des serments sous un clair de lune idéal. Pour l'exemple: Bette Davis et Paul Henreid dans Now Voyager de Irving Rapper (1942).
Humour et hublots. Dans un répertoire nettement plus déconnant, la croisière des Marx Brothers dans Une nuit à l'opéra (1933) met une cabine à contribution pour un de leurs gags le plus célèbre: un maximum d'êtres humains (15 en tout) dans un minimum d'espace (18 mètres cube). Mémorable aussi la traversée de l'Atlantique Nord par Misses Monroe (Marilyn) et Russell (Jane) à qui six jours de voyage à bord de les Hommes préfèrent les blondes (Howard Hawks, 1953) suffisent pour tenter de se taper toute l'équipe de gymnastique olympique américaine et se coincer les hanches dans un hublot.
La peur de sombrer. Quand les paquebots déclinent, leur représentation au ci