Comme dans toutes les affaires de famille, il y a un non-dit chez
les Agnelli. Si Fiat Auto passe sous l'influence de General Motors, ce n'est pas seulement à cause d'une banale affaire de partage de châssis ou de moteur. Mais peut-être aussi par défaut" dynastique. Il y a en effet un absent dans la lignée turinoise. Normalement, la direction du groupe aurait dû facilement passer de génération en génération. Comme cela se faisait depuis un siècle. L'héritier, adoubé en 1995, s'appelait Giovanni-Alberto ou plus connu sous son diminutif de Giovannino. C'est le neveu du patriarche Giovanni (dit Gianni), le fils du son frère cadet, Umberto et d'Antonella Bechi-Piaggio, héritière des scooters.
Mais, en 1997, Giovanni-Alberto décède à l'âge de 33 ans d'un cancer. Pas d'autre candidat possible à ce niveau. Le groupe Fiat, géré par un vieux briscard de Fiat, Cesare Romiti, connaît alors une période d'intérim qui retarde les décisions stratégiques indispensables, notamment en matière de nouveaux modèles. Ce n'est qu'en 1998 que Gianni trouve la solution. L'empire passera directement à son petits-fils, John Elkann, qui n'a alors que 22 ans. Comme cela lui est arrivé à lui-même (son père est mort dans un accident en 1935 et il n'a pris la tête de l'entreprise qu'en 1943), Gianni nomme deux «maires du palais» pour veiller sur le groupe industriel: Paolo Fresco (lire page suivante) et Paolo Cantarella. Pour dégager la route, le vieux Cesare Romiti, 75 ans, est poussé fermement vers la por