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Libération

Paolo Fresco, l' «Américain».

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publié le 14 mars 2000 à 22h53

Aux antipodes des manières monarchiques de la famille Agnelli, Paolo

Fresco a bien mérité son surnom: «l'Américain». Energique, pragmatique et sans scrupules, l'homme, qui a pratiquement fait toute sa carrière outre-Atlantique, est l'artisan de l'accord entre Fiat et General Motors. Nommé en 1998 président de la firme turinoise avec pour mission d'«internationaliser» le groupe, qui risquait l'isolement sur l'échiquier automobile mondial, Paolo Fresco a rempli son contrat en moins de deux ans. Presque le temps qu'il aura fallu à Gianni Agnelli pour le convaincre de quitter les Etats-Unis pour revenir prendre la direction du vieil emblème du capitalisme italien.

Après avoir effectué presque toute sa carrière au sein de l'empire General Electric (GE), ce n'est qu'en février 1998 qu'il accepte de prendre les rênes de Fiat. Mais, après le décès de Giovannino, l'héritier désigné, le patriarche de la maison Agnelli savait que «l'Américain» était l'un des rares hommes à la hauteur des défis qui s'imposaient à Fiat.

«Aux Etats-Unis, ils me considèrent comme très Italien. En Italie, on me considère comme très Américain», a coutume de dire Paolo Fresco. Le mélange idéal aux yeux de Giovanni Agnelli qui le connaît depuis les années 60. Fresco avait alors d'abord organisé l'installation d'une filiale de General Electric en Italie, avant de traverser l'Océan. Aux Etats-Unis, il est à l'origine du redressement de GE dans les années 80. Au prix de 150 000 suppressions d'emplois et d'une rép