Giuseppe Volpato, professeur d'économie des affaires et doyen de
l'université Ca'Vorsari de Venise, est l'un des spécialistes de Fiat, auquel il a consacré récemment un livre (1).
Le passage de Fiat sous l'aile d'un américain est-il vécu comme un événement très fort par les Italiens?
La question du «symbole» existe, mais elle n'est pas capitale. La vraie question est: Fiat pouvait-il survivre sans un accord international? Et la réponse est non. Il aurait été impossible au groupe de rester compétitif et de maintenir son image s'il était resté seul. Ce groupe était sans avenir. L'opinion sait cela, elle sait que la priorité est d'assurer le développement de l'automobile en Italie, et que cela n'était possible qu'à travers un accord avec un partenaire très fort sur le plan mondial. Les syndicats ont également bien compris l'enjeu, et leur attitude est jusque-là positive.
Pourquoi Fiat ne pouvait-il pas rester indépendant?
Fiat a toutes les peines à relancer deux de ses marques, Alfa Romeo et Lancia, en perte de vitesse; un accord avec General Motors peut redonner un souffle à ces deux marques. Plus généralement, Fiat, comme beaucoup de constructeurs européens, n'est compétitif que sur certains créneaux, et pas sur d'autres. Il est spécialisé sur les voitures petites ou de milieu de gamme, mais n'est pas fort sur le haut de gamme. Il est fort sur l'Italie, assez sur l'Europe, mais n'a aucun débouché aux Etats-Unis ou au Japon. Il a de bonnes positions technologiques, sur les moteurs