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Libération
Éditorial

A chaud.

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publié le 16 mars 2000 à 23h36

Quand ça chauffe, c'est au moins une bonne occasion pour aller au

feu. En programmant sa contre-offensive annoncée au soir d'une journée de grèves et de manifestations antigouvernementales, Jospin affiche sa pugnacité. Mais il devra se montrer exceptionnellement convaincant. La partie, il s'en doute, n'est pas gagnée d'avance.

Sa bonne connaissance du milieu enseignant lui permet de saisir la température et de sentir que l'heure y est à la fièvre. La mobilisation s'y répand, s'emparant des causes les plus diverses, parfois justifiées, parfois seulement imaginaires. Un surcroît d'irritation, presque obsessionnelle, prend pour cible la figure du ministre de l'Education. A force d'accumuler les malentendus, Allègre est depuis longtemps devenu un des premiers obstacles des réformes qu'il propose. Le temps a passé depuis les premières algarades, bien des choses ont changé, la blessure ne s'est pas refermée. A défaut de pouvoir désavouer son ami, Jospin devra trouver un moyen de désamorcer cette hargne qui envenime les revendications proprement professionnelles.

A cet égard, les propositions faites hier aux représentants des enseignants du Languedoc montrent une volonté de conciliation qui prolonge celle montrée à l'égard des hospitaliers et des fonctionnaires des Finances. Or, malgré ce succès objectif, des employés du fisc sont encore en grève aujourd'hui, et dans la rue" Un des objectifs de Jospin sera d'éviter que la même spirale n'affecte les enseignants.

On mesure le redoutable