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Libération

La «cagnotte» attise l'impatience de l'opinion. Selon un sondage CSA-«Libération», 53% des Français estiment que le gouvernement «s'essouffle et manque de dynamisme».

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publié le 17 mars 2000 à 23h33

La prestation de Lionel Jospin, hier soir, à la télévision

aura-t-elle suffi à inverser la tendance d'une opinion un peu grognon à l'endroit de l'exécutif? A quelques heures de son passage sur TF1, les Français, interrogés pour Libération par l'institut CSA (1), ne cachaient pas leur insatisfaction. Ils sont très nombreux à reprocher au chef du gouvernement de ne pas s'être suffisamment occupés d'eux. Comme s'ils lui tenaient rigueur implicitement de les avoir délaissés pour disputer à Jacques Chirac le terrain de la politique étrangère au cours d'un voyage raté en Israël; comme s'ils pensaient qu'il s'était soudain montré plus candidat que Premier ministre et qu'il avait trahi son engagement de ne point se retrouver piégé par l'enjeu présidentiel, comme autrefois Michel Rocard et Edouard Balladur; comme si, aussi, ils n'avaient pas compris où est passé l'argent de la «cagnotte» et qui en a profité. Pour 66% des sondés donc, Lionel Jospin ne s'est pas suffisamment occupé des classes populaires; pour 65%, il ne s'est pas penché assez sur les classes moyennes; pour 62%, il ne s'est pas assez intéressé aux exclus, aux chômeurs et aux précaires. Les plus remontés sont souvent les jeunes, mais la sévérité est aussi celle d'une très large majorité de sympathisants de gauche.

Profiter du gâteau. Des chiffres qui traduisent surtout la prise en compte dans l'opinion d'une réalité nouvelle, celle qu'avec le redémarrage avéré de l'économie française les contraintes qui justifiaient les s