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Libération

Une stratégie pour crever la «bulle». Le plan com de Jospin décrypté.

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publié le 17 mars 2000 à 23h35

Un léger sourire flotte depuis quarante-huit heures sur les lèvres

du responsable de la communication de Lionel Jospin. Un sourire qui veut dire: «Je vous ai bien eu.» Cela fait au moins quinze jours que le Premier ministre a arrêté le choix de s'exprimer, en cette fin de semaine, sur TF1 (date annoncée dans Libération du 13 mars). Mais, depuis lundi, par des confidences savamment distillées, Matignon a tenté de faire croire que l'intervention ne pourrait avoir lieu que la semaine prochaine. La vraie date n'a été confirmée que mercredi soir. Objectif: prendre les médias de court, éviter une trop longue attente avec son cortège d'interviews critiques ou de commentaires impatients.

Amertume. Anecdotique, l'exploit est révélateur de la façon dont a été préparé l'intervention du Premier ministre. Autant que les arbitrages de fond, l'équipe Jospin s'est employée à faire de son passage au journal de TF1 la première étape d'une reconquête de sa marge de manoeuvre face à une «pression médiatique» jugée trop forte depuis trois semaines. A son retour du Proche-Orient, Lionel Jospin avait eu l'impression d'avoir été caillassé autant par les éditorialistes que par les étudiants palestiniens, et en avait ressenti beaucoup d'amertume. Peu après, la gestion, par Christian Sautter, de la cagnotte puis de la réforme de Bercy, avait prêté le flanc à la polémique. Si, dans les cercles gouvernementaux, des critiques (un peu faciles) pleuvent désormais sur le ministre des Finances, Jospin sait que