«Il faudrait que Christian Sautter laisse un peu plus de place à
Florence Parly.» Le député socialiste qui s'exprime ne compte pas, loin s'en faut, parmi les plus chauds partisans de la jeune secrétaire d'Etat au Budget, handicapée par son profil d'ancienne «techno» du cabinet Jospin. C'est donc bien a contrario le ministre de l'Economie qui est visé. Critique discrète, implicite, mesurée. Personne à l'Assemblée nationale, au Parti socialiste, ou même à Matignon, ne s'attaque à Christian Sautter sans mettre des gants épais. Comme si le linge sale devait se laver en famille, par exemple ce lundi de la fin février, où Lionel Jospin, dans son bureau, s'attela à montrer à son ministre ses erreurs de communication dans l'affaire de la cagnotte. Ou encore ce mercredi, il y a dix jours, dans le huis clos du groupe PS à l'Assemblée nationale, quand le maître de Bercy fut l'objet d'une véritable bronca.
«Bouc émissaire». Etrange attitude qui conduit à exonérer publiquement Christian Sautter de ses responsabilités. Le pataquès sur la «cagnotte» qui depuis novembre alimente la vindicte des parlementaires? «Il n'est pas sûr qu'il était au courant de l'ampleur du surplus de recettes», ose-t-on au sein du gouvernement. Et certains de mettre en exergue des responsabilités plus précises au sein de son cabinet et de son administration. Le retrait du projet épargne salariale de la loi sur les nouvelles régulations économiques la veille au soir de sa présentation en Conseil des ministres? «Josp