Jérusalem, de notre correspondant.
Le pape, combien de divisions? Staline, auteur de cette formule, ne pourrait que s'incliner devant l'énorme déploiement de force suscité par la venue en Terre sainte de Jean Paul II. C'est «la plus grande opération de police depuis la création d'Israël», selon le commandant David Tzur, chargé des préparatifs. Tous les organes de sécurité du pays sont sur le pied de guerre. Le long du parcours se trouveront 18 000 policiers, 4 000 soldats et gardes-frontière, sans compter des centaines d'agents du Shin Beth, la Sûreté intérieure. Avec une telle armada, ce n'est plus un pèlerinage mais une croisade que le Saint-Père entame aujourd'hui au Proche-Orient.
«Nous ne possédons pas d'information précise sur des personnes qui voudraient s'en prendre au pape, mais il y a de nombreux lieux sensibles», expliquait récemment David Tzur à la presse étrangère. Les Israéliens se tiennent prêts à toute attaque, y compris cardiaque. Une intervention médicale d'urgence a été simulée fin février par le ministère de la Santé et l'hôpital Hadassah. L'ensemble du dispositif a été baptisé «Vieil ami», mais «pas à cause de son âge», s'empressait d'ajouter David Tzur. La tournée de Jean Paul II vient en effet couronner le rapprochement entre le Vatican et l'Etat juif, commencé, en 1993, avec l'ouverture des relations diplomatiques.
Les lieux du baptême. Le voyage à travers la Jordanie, les territoires palestiniens et Israël s'apparente aussi à un chemin de croix. A chaqu