«Vous ne vous attendiez pas à ce que je réponde à cette question ici
et comme ça!» Hier, dans le salon rouge de l'hôtel Matignon où il donnait sa conférence de presse sa «communication aux Français», selon l'expression de l'intéressé , Lionel Jospin ne voulait aborder qu'un seul sujet: les retraites. Devant les fenêtres qui donnent sur le vaste parc, on avait installé des tentures bleues, pour qu'en cette heure grave il ne s'exprime pas sur un fond trop bucolique. Alors, quand un journaliste l'a interrogé sur un éventuel départ de Christian Sautter, la réponse a cinglé. Message implicite: les retraites, rien que les retraites, voilà ce qui intéresse les Français; tout le reste n'est que littérature et «bulle médiatique», selon le vocabulaire en vogue chez les socialistes ces derniers temps.
Et pourtant, derrière les apparences, l'éventualité d'un remaniement est désormais ouvertement débattue dans l'entourage de Jospin. «La question n'est pas évoquée par le Premier ministre. Elle l'est par d'autres"», décrypte un conseiller. Lesquels «autres» demeurent forcément discrets, mais se rencontrent notamment au PS et chez les députés socialistes. D'ailleurs, François Hollande, le patron des socialistes, multiplie les charges virulentes contre toute tentative de réformer «en force» attaques qui visent Christian Sautter et Claude Allègre.
Car l'objectif avoué des «ligueurs» est bien de profiter des ennuis du ministre de l'Economie" pour se débarrasser du ministre de l'Education na