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Libération
Éditorial

La posture offensive.

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publié le 22 mars 2000 à 23h24

Depuis quelques jours, avec une équipe en partie tétanisée, Lionel

Jospin s'est emparé seul du gouvernail: il pilote face aux vents et aux caméras, pour démontrer aux citoyens spectateurs que les difficultés ne l'arrêteront pas. Exercice de funambule au-dessus de la rue et des fonctionnaires qui confine à la haute voltige gouvernementale.

Jeudi dernier, au soir de grandes manifestations d'enseignants et de parents d'élèves contre Claude Allègre, il annonce une vraie baisse des impôts, le lundi suivant, il renonce de manière expéditive à la réforme de l'administration fiscale, et le lendemain, alors que depuis des mois les catégories les plus diverses de la fonction publique défilent contre les projets du gouvernement, il annonce son intention d'allonger la durée de cotisations des fonctionnaires. Demain ou après-demain, plus vraisemblablement après le sommet européen de Lisbonne, ce sera l'abandon du dogme du gouvernement inoxydable capable de durer cinq ans et l'inévitable remaniement susceptible d'enclencher une hypothétique deuxième étape annoncée depuis la rentrée dernière et qui tardait à venir.

Après le passage à vide du début de l'année, l'abandon des réformes en rafale ou leur amputation, la perte de maîtrise révélée par l'affaire de la cagnotte et des surplus de recettes et par l'épisode du dérapage sémantique en Israël, Lionel Jospin reprend la barre avec ostentation. Pour contrecarrer l'usure, l'effet des réformes mal conduites, les desseins parfois illisibles, le P