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Libération
Analyse

«Magic» Jospin victime de l'effet cagnotte. Le retour de la croissance a changé la donne.

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publié le 22 mars 2000 à 23h24

Dira-t-on que Lionel Jospin a perdu l'élection présidentielle au

premier jour du printemps 2000 en renonçant à réformer? Les historiographes de l'Elysée, qui aiment aller vite en besogne, ne sont pas loin de le croire. Mais la seule vérité du moment, c'est qu'en politique comme en météo, il n'est de prévision fiable qui tienne dans la durée. Il y a trois semaines, le Premier ministre s'apprêtait à fêter ses 1 000 jours à Matignon avec les honneurs d'une cote de confiance inhabituelle pour qui occupe ce poste depuis autant de temps. Survient un «mot controversé» et un caillassage à l'étranger et, à partir de là, tout se dérègle.

Reprendre la main. Magic Jospin, celui à qui tout réussissait et que ne menaçait que l'excès de confiance en soi, se retrouve soudain dans l'adversité. Dans le lot commun des Premiers ministres. Obligé de céder aux fonctionnaires de Bercy, plus que jamais citadelle imprenable du conservatisme français. Obligé de se défaire de son ministre de l'Economie, quatre mois après que Dominique Strauss-Kahn a dû sortir de scène pour raisons judiciaires. Aujourd'hui, son successeur Christian Sautter est en instance de démission. Son homologue de l'Education, Claude Allègre, ne connaît pas un sort plus enviable, lâché par les enseignants, les électeurs des dernières législatives partielles et, en conséquence, par le PS. Son destin est scellé. Dans les cordes, le Premier ministre a aujourd'hui intérêt à solder la crise au plus vite. Et à remanier son gouvernement sa