Requinqué et tout sourire. Jacques Chirac s'est fait un plaisir,
hier soir, d'accepter l'apéro des sénateurs et députés RPR. La semaine prochaine, c'est la tournée des parlementaires UDF. Puis de DL. Un petit verre, ça va. Deux, c'est mieux. Et trois, le chef de l'Etat pavoise alors que le Premier ministre, après avoir trébuché au Proche-Orient, culbute maintenant sur le retrait de la réforme du ministère des Finances ou la fronde enseignante. Même son plan fiscal, avec ses baisses d'impôt, n'est pas très bien passé dans les urnes. Alors, à l'Elysée, l'optimisme est de mise. «Pas d'excès», jure un conseiller. Moins tempéré, un autre assure: «Il suffisait d'attendre. Maintenant, Lionel Jospin se retrouve en première ligne face à la grogne de son électorat. Les législatives partielles sont bonnes pour l'opposition. Et dans les sondages, Chirac est donné gagnant à la présidentielle. C'est dopant cette perspective de sortir enfin des ennuis.»
En sourdine. Officiellement, Jacques Chirac se garde de commenter les difficultés du Premier ministre. Pas de mélange des genres. En privé, les directives. En public, les généralités. Hier, durant plus d'une heure, devant les élus RPR réunis au grand complet dans les salons du Sénat, d'Alain Juppé à Edouard Balladur en passant par Jean Tiberi et Philippe Séguin à la recherche d'une onction présidentielle pour Paris, le chef de l'Etat s'est contenté de répéter un discours rodé depuis des mois. Non sans avoir fait monter sur l'estrade Jean-Mari