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Libération

Sur fond de rumeur de remaniement, Jospin tente de maintenir le cap. 48 heures de la vie d'un gouvernement bouleversé. Après l'échec de la réforme de Bercy, le Premier ministre annonçait hier son plan sur les retraites.

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publié le 22 mars 2000 à 23h25

C'est un de ses ministres qui le confie: «Non, il n'est pas énervé.

Mais, entre les dossiers chauds et les cérémonies officielles, il croule sous le travail. ça, ça lui pèse.» Pour un Premier ministre aussi organisé que Lionel Jospin, une crise politique se mesure d'abord à l'affolement de l'emploi du temps. Depuis deux jours, la boussole s'affole. De Matignon au ministère de l'Education en passant par l'Assemblée nationale, récit de 72 heures où la bourrasque a soufflé sur le pouvoir jospinien.

Lundi matin, le cabinet de Matignon se réunit dans une ambiance morose. A Bercy, le blocage est avéré. Le week-end a été chargé. Lionel Jospin a reçu, samedi, les trois principaux leaders syndicaux: Bernard Thibault (CGT), Nicole Notat (CFDT) et Marc Blondel (FO). Claquemuré. Le dimanche, il s'est claquemuré à la Lanterne, près de Versailles, la résidence de campagne des Premiers ministres. Entouré d'Olivier Schrameck, son directeur de cabinet, Jean-Pierre Jouyet, le directeur adjoint, Jacques Rigaudiat, le «monsieur Social» de Matignon, d'Aquilino Morelle, le conseiller politique, et Manuel Valls, le stratège en communication, il a préparé les 25 pages de son discours sur les retraites.

Ce lundi donc, Jospin est accueilli à Toulouse par 5 000 manifestants, enseignants et fonctionnaires du fisc: il signe le contrat de plan entre l'Etat et la région Midi-Pyrénées. De retour à Paris en fin d'après-midi, il prend connaissance du verdict de la consultation de la base organisée par les fédé