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Libération

«Viré ou pas, Allègre n'a plus de pouvoir». Hier, des enseignants ont encore battu le pavé. A Paris et en province.

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publié le 22 mars 2000 à 23h23

Le mégaphone crachote et les manifestants s'écartent. «Merci de

laisser passer les lycées professionnels. C'est aussi leur manif, après tout.» Place Denfert-Rochereau, à Paris, des applaudissements polis accueillent le cortège des lycées professionnels (LP), qui vient de rejoindre celui des «généralistes». Ils sont au moins 14 000, mais les deux bannières principales ne se fondent pas: la CGT a appelé à la manifestation dans les LP (avec le SE-FEN et le Sgen-CFDT) et le Snes-FSU dans le général.

En province aussi, on défilait. Notamment à Marseille, où le cortège comptait 5 000 enseignants du professionnel et du général. «On a quand même un ennemi commun», signale Laurent, professeur de lettres au collège de Champlain (Essonne). Et des revendications aussi radicales, «du moins pour la base. Pour les leaders syndicaux, c'est moins évident», continue l'enseignant, non syndiqué. Ce non-syndicalisme, Dominique, enseignant de maths à Cherbourg, l'affiche par un autocollant sur son blouson. «C'est un mouvement né de la base. Dans notre lycée, douze syndiqués sur quinze ont déchiré leur carte depuis le début de la mobilisation.» «Allègre est foutu.» Dominique défile quand même, non loin des banderoles des organisations syndicales qui ont entamé des négociations. Les tracts relaient les premières propositions du ministère. Mais on ne veut plus discuter. «Il n'est pas question de réaménager, s'emporte un enseignant du Havre. Il faut tout arrêter. Et tout rediscuter.» Avec qui? «J'en a