L'Internet ne touche en moyenne que 23% des Européens, contre au
moins 51% des Américains. Ce retard se double, entre le nord et le sud de l'Europe, et entre les catégories socio-économiques, de fortes disparités porteuses de menaces: risque d'exclusion sociale et entrave à la croissance si la pénétration du Net n'atteint pas une masse critique suffisante dans le Marché unique. La Commission recommande la baisse des coûts d'accès à l'Internet (par la mise en concurrence des réseaux locaux) et la création d'un maximum de lieux publics d'accès et de formation au Net.
Le gouvernement travailliste s'est lancé dans la bataille pour qu'en Angleterre le maximum de gens possèdent une adresse Internet. Tony Blair a demandé l'élaboration d'un livre blanc pour mesurer l'ampleur de ce qui doit être fait. Les autorités veulent créer 3 000 centres d'accueil gratuit à l'Internet. Les bibliothèques seront équipées en matériel informatique. Le gouvernement a lancé aussi une campagne dans la presse pour faire savoir que ses ministères étaient sur le réseau et que des spécialistes étaient disponibles pour répondre à la demande.
Dans le même temps, les initiatives privées se multiplient. Jusqu'ici, des centaines de «cafés Internet» permettaient pour 30 francs de l'heure de surfer sur le Web. Le patron de la compagnie aérienne Easyjet a ouvert un premier supermarché du Net à Londres. Pour seulement 10 francs de l'heure, les passionnés, comme ceux qui n'ont jamais osé s'intéresser à l'Internet, peuv