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Libération
Éditorial

Jospin II.

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publié le 27 mars 2000 à 23h16

C'est entendu, le prochain gouvernement «réajusté», selon le

lexicologiquement correct à la mode Jospin, sera «ré-for-miste». Ou plutôt continuera à l'être, pour ne pas froisser les partants" Le sondage Sofres que nous publions aujourd'hui devrait le conforter dans sa démarche. Non seulement le Premier ministre le veut, mais les Français, à une écrasante majorité, le veulent aussi, puisqu'ils continuent à lui faire massivement confiance pour réformer l'Etat et les retraites. Alors, tout va bien? Pas tant que ça.

Certes, la nouvelle équipe va bénéficier d'une conjonction sociale favorable. L'effet «procuration», qui avait vu en 1995 les salariés du privé soutenir sans réserve les mouvements de protestation contre le plan Juppé, n'est plus de saison. L'affaire des retraites est significative: l'alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires sur le régime général est désormais largement approuvé, même les intéressés sont convaincus du caractère inéluctable de la mesure. Résignation? En fait, tout retour en arrière paraît illusoire, sauf à remonter l'aiguille du temps en matière économique et démographique.

Mais, si le gouvernement peut envisager de négocier en bonne position le dossier des retraites, il n'en va pas de même pour l'emploi public. L'attachement des Français à un bon fonctionnement des services publics est fort.

Pour autant, le gouvernement Jospin II va retrouver les mêmes exigences syndicales sans avoir beaucoup d'autres réponses à leur fournir que sur «la m