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Libération

Le pétrole enflamme les Américains. Industriels, politiciens et consommateurs ont fait pression sur le gouvernement Clinton.

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publié le 30 mars 2000 à 23h12

New York, de notre correspondant.

«Nous sommes soulagés et optimistes. Nous allons dans la bonne direction.» La satisfaction était évidente hier à la Maison Blanche, après la décision de l'Opep d'augmenter sa production pétrolière. Même si la hausse n'est pas aussi importante que Washington l'aurait souhaité, elle permet au gouvernement américain de démontrer à l'opinion publique que ses pressions n'auront pas été vaines. Depuis des mois en effet, l'administration Clinton est sous pression: nombre d'industries et de politiciens ont demandé au Président «de faire tout ce qu'il pouvait pour réduire le prix du pétrole». La raison en est simple: dans un pays qui reste le premier consommateur d'or noir sur la planète, le prix de l'essence, traditionnellement bas, a augmenté de plus de 50% en moins d'un an. Les Américains qui payaient environ 1 dollar par gallon (4 litres) à la pompe début 1999, sont aujourd'hui obligés d'y consacrer entre 1,5 et 1,6 dollar.

Grogne générale. A plusieurs reprises, différentes associations de camionneurs sont allés manifester à Washington pour faire part de leur colère et souligner «que tous leurs revenus passaient désormais dans l'essence». «Je ne comprends pas pourquoi l'Arabie Saoudite et le Koweït ne font pas un petit effort pour l'Amérique alors qu'on les a sauvés de Saddam Hussein», confiait récemment le propriétaire d'un «68 tonnes» à la chaîne de télévision ABC.

D'autres secteurs ont également été directement touchés, comme celui de l'aéronauti