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Libération
Éditorial

Super-cagnotte.

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publié le 30 mars 2000 à 23h12

Les accès de mauvaise humeur déclenchés par la hausse du prix de

l'essence émaillent régulièrement la chronique française depuis des lustres et des lustres. Bien avant que les préoccupations écologiques ne viennent leur servir de caution, tous les gouvernements ont cédé à la tentation d'assurer une rentrée facile de recettes fiscales massives en taxant lourdement l'automobiliste. L'engouement pour ce mode de transport, sa démocratisation n'ont fait qu'amplifier le phénomène. Mais on ne s'interrogeait pas trop, en ces temps héroïques, sur l'iniquité fondamentale d'un impôt qui affecte dans une proportion inverse à leur pouvoir d'achat ceux qui y sont soumis. Les dirigeants avaient alors beau jeu de détourner la mauvaise humeur de leurs mandants sur les pays producteurs, histoire de faire oublier que la part du prix du brut dans le prix payé à la pompe est devenue infime par rapport à l'importance de l'impôt.

Ce genre d'explication à base d'émirs trônant sur leurs barils ne fait plus recette: la crédulité des Français a des limites et ils savent aujourd'hui que près de 80% du prix du carburant renfloue les caisses de l'Etat. Ils savent aussi qu'il ne faut pas attendre de miracle de la modeste augmentation de la production décidée hier à l'aube par les pays de l'Opep sous la pression des Etats-Unis. Raison de plus pour placer la pompe sous haute surveillance et veiller à ce que pétroliers et distributeurs, toujours prompts à répercuter la hausse du brut, respectent le mouvement i