«Jusqu'à présent on ne savait pas trop ce que le patronat mettait
dans sa "nouvelle constitution sociale, maintenant qu'il y met du contenu, cela devient sportif.» Cette réflexion d'un syndicaliste CFDT, tous les dirigeants des confédérations, ainsi que les responsables politiques, doivent la faire leur. En effet, sous la houlette d'Ernest-Antoine Seillière, le Medef a, par touches successives, donné corps à sa «refondation sociale», qu'il cherche à négocier avec les cinq grandes confédérations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC), dans un marathon social qui doit durer jusqu'à la fin de l'année. Les enjeux concrets de cette «refondation» apparaissent d'ores et déjà considérables.
CONTRATS DE TRAVAIL: Huit chantiers de discussion (1), réunissant syndicats et patronat, sont désormais ouverts. Ils balayent quasiment l'ensemble du champ des relations sociales. Et le contenu que veut lui donner le Medef commence à se dessiner clairement. Ainsi du contrat de travail. Dans le groupe «précarité, nouveaux contrats», la délégation patronale a mis sur la table le 28 mars une véritable bombe sociale. En sus des contrats à durée déterminée (18 mois maximum) et de l'intérim, le Medef propose d'instituer deux nouveaux contrats précaires: un contrat dit de «projet», qui durerait aussi longtemps que le chantier en cours dans l'entreprise le nécessite, ou encore le contrat «à durée maximum». Sous ces appellations, un point commun: se défaire des contraintes qui pèsent sur le contrat à durée d