Le football d'en bas contre le football d'en haut: l'histoire est
vieille comme le sport, et c'est le génie irremplaçable de la Coupe de France que d'organiser cette confrontation démocratique en autorisant, parfois, un réjouissant renversement des hiérarchies. Calais a fait mieux que tous les autres «petits poucets» en ne faisant qu'une bouchée de l'ogre bordelais. A la loyale. La légende du foot must go on" Mais la coïncidence dans le temps, avec les sanctions prononcées contre ceux qui se sont livrés à des comportements de voyous à la mi-temps du match OM-Monaco, confère à l'exploit calaisien une résonance supplémentaire. Le football peut aussi être une fête où toute équipe a sa chance dès lors qu'elle a le coeur (et non la bave) au bord des lèvres, dès lors qu'elle se livre à fond avec pour seul moteur qu'un plaisir immense de construire du beau jeu et non de détruire l'adversaire.
Utile rappel, car si l'on peut savourer l'instant comme une juste revanche de smicards du foot contre les golden boys de la profession, si l'on peut partager la fierté d'une ville enfin désignée comme autre chose qu'un terminal de tunnel ou un port d'angoisses sociales, il ne faut quand même pas trop enjoliver la réalité. Cette violence qui colle trop souvent à l'image de l'OM, moins d'ailleurs du fait des joueurs que de ceux qui les entourent, elle est le lot quotidien, hebdomadaire, des compétitions amateurs. Avant d'affronter Bordeaux, Calais s'était fait sévèrement traiter par des rivaux, ja