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Libération

La «triade diabolique» cristallise les aigreurs. A gauche comme à droite, FMI, Banque mondiale et OMC sont de plus en plus critiqués.

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publié le 17 avril 2000 à 0h02

Washington, de notre correspondant.

Mais à quoi «ça» sert? Les manifestations qui ont lieu depuis une semaine à Washington contre «ça» (le Fonds monétaire international et la Banque mondiale) ont au moins le mérite de poser crûment une question que la nébuleuse contestataire est loin d'être seule à formuler. Les deux institutions sont depuis quelques temps l'objet d'un torrent de critiques fort disparates, mais qui toutes remettent en question le rôle qu'elles jouent dans le système économique et financier mondial. «Le mécontentement à l'encontre du FMI et de la Banque mondiale s'est accru au fur et à mesure de la progression de la mondialisation», note Ian Vasquez, un expert du Cato Institute, think tank ultralibéral qui prône la suppression pure et simple des deux organismes crées il y a plus d'un demi-siècle à Bretton-Woods.

Tout comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC), cible de la mobilisation antimondialisation à Seattle en novembre, le FMI et la Banque mondiale servent de boucs émissaires aux sourdes inquiétudes qui travaillent les sociétés confrontées à une mutation économique et technologique sans précédent qui ébranle les anciens repères de la souveraineté «nationale» et de l'Etat démocratique. La «triade diabolique» (OMC-FMI-Banque mondiale) est accusée de tous les maux de la Terre, puisqu'elle est perçue comme une sorte de «gouvernement économique mondial». Une perception que ne changeront pas les déclarations d'Horst Kohler, directeur élu du FMI, appelant à