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Libération
Interview

Laurent Fabius, partisan de la réforme: «Corriger mais ne pas tout casser».

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publié le 17 avril 2000 à 0h02

Samedi soir, lors d'une conférence de presse dans l'un des bâtiments

du FMI transformé en bunker, Laurent Fabius, le ministre français de l'Economie et des Finances, a accepté de répondre à quelques questions et a estimé que les manifestations qui se déroulaient à ce moment-là à l'extérieur étaient «paradoxales puisque la situation économique mondiale est très positive et que le FMI et la Banque mondiale jouent un rôle très utile dans la lutte contre la pauvreté».

Comment réagissez-vous à cette contestation de la mondialisation?

Il ne faut pas faire comme si elle n'existait pas. Nous devons en tirer des conséquences pour notre action. Le risque est réel qu'un fossé se creuse entre les institutions établies et «le peuple». Moi, ma position est très claire. La mondialisation est un fait. On ne peut pas être contre. La seule question est de savoir si elle sera humanisée ou brutale et uniformisée. Il faut donc avoir, face à la mondialisation financière, des organisations ­ mondiales elles aussi ­ mais démocratiques. Il en va pour le FMI ou la Banque mondiale comme pour l'OMC. Il faut une organisation mondiale du commerce. On peut critiquer la manière dont elle est constituée ou dont elle agit. Mais s'il y a mondialisation des produits, des services et des hommes, sans qu'il y ait de l'autre côté aucune institution de régulation, la défaite est assurée" Mais le FMI et la Banque mondiale peuvent-elles, en l'état, jouer ce rôle?

Ils peuvent être un des éléments. Mais il y a aussi une r