Les institutions économiques mondiales sont en crise. Taxées de
technocratiques, de dogmatiques et de sclérosées, elles sont sommées de se réformer. Pourquoi? Comment?
Reproches tous azimuts.
Ils fusent. Verrouillage des décisions, opacité de fonctionnement, confusion des rôles, dilution des responsabilités. Au FMI, on reproche, pêle-mêle, de s'être fourvoyé en Russie, d'ouvrir à tout prix les marchés du Sud aux capitaux étrangers, de ne pas avoir anticipé les effets dominos de la crise asiatique de 1997. «En Asie, le Fonds s'est focalisé sur la réduction des déficits extérieurs, dit un économiste. Sans voir l'endettement des entreprises, les excès financiers du privé et la folie des capitaux internationaux.» Le FMI, pompier pyromane? «Faux, rétorque l'un de ses experts. Depuis notre création, il n'y a plus eu de crise mondiale.» La Banque mondiale est elle aussi très critiquée pour son appareillage théorique inefficace. «Certains veulent nous brûler», s'énerve l'un de ses fonctionnaires.
Manque de fibre sociale.
Même le Japon s'est permis l'an dernier de critiquer l'«intégrisme du marché» du FMI. Incriminés: les plans d'ajustements structurels. Ils rogneraient sur l'emploi, la protection sociale, l'éducation, la santé, l'environnement. Pousseraient à l'endettement et à la spéculation sur les monnaies.
«Il n'y a pas de formule magique, se défend le FMI. Le problème du Sud est structurel du Sud: croissance économique moins forte que croissance démographique. On peut corriger la bal