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Libération

Sommets de Washington. Les argentiers de la planète au banc des accusés. Des milliers d'opposants ont perturbé ce week-end les réunions du FMI et de la Banque mondiale.

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publié le 17 avril 2000 à 0h02

Washington, de notre correspondant.

Seattle en novembre, Washington en avril. Les militants antimondialisation américains ont remporté dimanche la seconde bataille de la guerre qu'ils ont déclarée à un système économique et financier international qu'ils accusent de tous les maux ­ de la paupérisation de millions d'habitants du tiers monde à la persécution des tortues marines, en passant par les violations des droits de l'homme du Tibet ou au Guatemala" Après l'OMC (Organisation mondiale du commerce), le FMI (Fonds monétaire international, rebaptisé «Fonds meurtrier international» par les manifestants) et la Banque mondiale ont été, sinon paralysés, tout du moins sérieusement perturbés dimanche.

Ce n'est que plusieurs heures après le début de la réunion du FMI que Laurent Fabius a réussi à entrer dans le bâtiment aidé par les services secrets américains, qui l'y ont conduit à bord d'un monospace.Le ministre français de l'Economie s'est déclaré surpris «que dans un pays aussi moderne, il soit difficile d'organiser une telle réunion». De fait, les manifestants formaient des chaînes humaines à tous les croisements, obligeant hauts fonctionnaires et délégués à se déplacer dans des convois d'autocars encadrés par d'imposants cortèges policiers.

«Encore rien vu». Washington était en état de siège, quadrillé par des milliers de policiers en tenue antiémeute et survolé par des hélicoptères. On n'avait jamais vu ça, selon un vieux résident, depuis les émeutes qui, en 1968, avaient suivi