Menu
Libération

Trois institutions au rapport. 2. Musées: un tableau en demi-teinte.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 avril 2000 à 0h00

La mission Mattéoli tire un coup de chapeau aux musées pour la

«recherche approfondie» menée ces dernières années afin d'éclaircir l'histoire des oeuvres d'art récupérées en Allemagne et de favoriser leur restitution. Ainsi, cette question perd-elle le caractère très polémique qui avait marqué son retour au premier plan il y a une demi-douzaine d'années. Selon la commission, la France peut s'honorer du comportement des conservateurs de musée qui ont tout fait dès l'Occupation pour sauver ce qui pouvait l'être et le rendre après 1945 aux familles des victimes. Elle a été le seul pays à inscrire les oeuvres qu'elle ne parvenait pas à restituer sur un registre provisoire, les Musées nationaux-récupération (MNR). 61 000 lots ont ainsi été récupérés, 45 000 rendus aux ayants droit après-guerre, 14 000 vendus aux enchères au début des années 50. Et 2 000 oeuvres, considérées comme d'une importance particulière, inscrites à l'inventaire MNR.

La mission ne délivre pas pour autant de quitus moral aux musées qui, pendant quarante ans, n'ont ensuite mené aucune «recherche active» sur ces MNR dans les archives françaises, allemandes ou américaines. Celles réactivées en 1995 ont tout de même permis de dénouer un cas ubuesque comme ces Nymphéas de Monet, noté au collecting point de l'armée américaine de Munich comme appartenant au marchand Paul Rosenberg, mais qui n'a été rendu à ses héritières qu'en 1999. La mission s'est refusée à aborder un problème plus délicat: les oeuvres pillées qui