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Libération
Interview

Claudine Belayche, présidente de l'Association des bibliothécaires. «Pour une aide nationale et unique aux auteurs».

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publié le 22 avril 2000 à 23h54

Les partisans du prêt payant invoquent le respect de la loi sur les

droits d'auteurs, non pas comme une faveur, mais comme un droit. Les bibliothèques publiques méconnaissent-elles ce droit?

Pas du tout. Le droit de prêt étant de la responsabilité de l'auteur, libre à lui d'interdire le prêt de son livre ou de le rendre payant: il lui suffit de nous le faire savoir et nous nous exécuterons aussitôt.

Le lien entre l'accroissement des bibliothèques et la diminution des ventes de livres en librairie ne vous semble-t-il pas justifier l'offensive pour le prêt payant?

Les enquêtes montrent que les gens qui fréquentent les bibliothèques sont plus du double de ceux qui vont dans les librairies (25% contre 11%, selon les derniers sondages Sofres). C'est sur ce différentiel qu'on peut gagner des lecteurs et c'est le travail des bibliothèques. Or c'est très difficile. Songez qu'en multipliant par trois le nombre de mètres carrés de bibliothèques depuis le début des années 80, le taux de pénétration de lecteurs n'a augmenté que de 5%. Et on reste sous-développé par rapport au reste de l'Europe. La Finlande fait autant de prêts que nous avec dix millions d'habitants!

On vous reproche de diffuser les livres sans vous soucier de ceux qui les produisent.

C'est oublier tout ce que les auteurs et les éditeurs doivent aux bibliothèques qui font la promotion des livres en les mettant à leur catalogue, en rémunérant les écrivains pour venir parler de leur ouvrage ou animer des ateliers d'écriture. Et