Comment l'ardent défenseur que vous êtes du prêt payant des livres
en bibliothèque se situe-t-il dans la polémique endiablée d'aujourd'hui?
Je constate que ce qui touche au caractère gratuit de la culture en France a un caractère presque sacré. Mais je me réjouis que ce débat soit enfin entré dans une phase active. Cela fait des années que le problème était posé, que ni la loi de 1957 sur la propriété littéraire, ni la directive européenne de 1992 sur le droit du prêt n'étaient appliquées dans les bibliothèques. Il a fallu que 288 écrivains (plus encore aujourd'hui) réclament publiquement le respect de la loi pour que brusquement les médias s'intéressent à la question. Sous quelle forme? En commençant par reprocher aux auteurs la brutalité de leurs manières! Cela dit, j'ai le sentiment que les choses ont plus progressé en deux mois qu'au cours des huit années précédentes.
Pourquoi voulez-vous lier la rémunération du droit du prêt à sa facturation en bibliothèque?
Evidemment, il serait plus simple de demander à l'Etat de payer. En France, on passe la moitié du temps à demander des subventions et l'autre à se plaindre du poids des impôts: il faudrait savoir. En réalité, nous pensons que la grande majorité des usagers des bibliothèques pourrait payer quelque chose comme 100 F par an, en moyenne. Les collectivités territoriales se contenteraient de prendre en charge la part de ceux pour qui cette somme serait excessive. C'est d'ailleurs exactement ce qui se passe déjà pour les abonn