Miami, de notre correspondant.
La communauté cubaine installée aux Etats-Unis est estimée à 2 millions de personnes, exilées et naturalisées (les «Cubano-Américains»). Le comté de Miami comptait en 1990, date du dernier recensement, 2100000 habitants, dont 800000 Cubains, groupe dominant d'une communauté hispanique représentant plus de 60% de sa population. L'immigration cubaine se poursuit. Près de 2000 balseros (du mot espagnol balsa, «radeau») ont atteint la Floride l'an dernier, et les Etats-Unis accordent 20000 visas annuels (pour 600000 demandes).
Puissant lobby. Miami est le coeur de l'opposition anticastriste, structurée autour de la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA), la «machine de guerre» fondée puis dirigée par l'homme d'affaires Jorge Mas Canosa. Son fils Jorge Mas Santos lui a succédé à sa mort, en 1997. Ce puissant lobby contrôle le réseau des médias et des mouvements cubains les plus radicaux. Il monopolise les moyens d'expression publique d'une communauté qui parle ainsi d'«une seule voix», malgré une réelle diversité.
Sanctions. Parmi les personnalités bénéficiant des généreuses subventions de la FNCA, on retrouve les députés et sénateurs qui ont signé les amendements durcissant l'embargo instauré en 1962 par le président Kennedy. La «loi Toricelli» a interdit en 1992 aux filiales de sociétés américaines de commercer avec Cuba. La «loi Helms-Burton», signée par Clinton en mars 1996, prétend sanctionner les sociétés étrangères qui exploitent à Cuba de