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Libération
Analyse

Un pas de Clinton vers la détente avec Cuba. La décision pourrait cependant avoir un coût électoral.

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publié le 24 avril 2000 à 23h52

Washington, de notre correspondant.

«Au bout du compte, il ne s'agit que d'un gamin qui a perdu sa mère et n'a pas revu son père depuis cinq mois» a dû rappeler Bill Clinton samedi matin, pour justifier le raid qui a permis de rendre le petit Elian à son père. Le problème est qu'il a fallu cinq mois au gouvernement américain pour faire en sorte que force reste à la loi. Celle-ci a toujours été claire, depuis le jour où le petit naufragé est arrivé chez les membres de sa famille à Miami. L'enfant devait évidemment être rendu à son père dont le seul tort (aux yeux de certains) est d'être cubain. Mais les atermoiements de la ministre de la Justice, Janet Reno, ont permis aux médias de transformer le drame du petit balsero (réfugié) en une dramatique télévisée. La saga d'Elian a bénéficié de plus d'heures de direct que les autres faits divers dont se sont repus récemment télés, magazines et journaux à sensations, comme la mort de la princesse Diana ou celle de John Kennedy Jr. Fort Chabrol. La maison de la famille Gonzalez dans le quartier de Little Havana était devenue une sorte de Fort Chabrol pour les extrémistes anticastristes. Ceux-ci rêvaient de venger, par la «libération» de l'enfant devenu leur otage, leur impuissance à renverser Fidel Castro depuis le fiasco de l'invasion de la baie des Cochons en avril 1961. Avec ses scènes de bondieuserie superstitieuse et d'hystérie politique, ses rebondissements légaux et ses déchirements familiaux, la saga d'Elian a fasciné les Amé