Ca ne prévient pas, ça arrive et, chez lui, ça vient de très loin.
Franck a des «pensées dangereuses», en plein milieu justement de la séance de thérapie sur les «pensées dangereuses». Lundi 17 avril, 11 heures, Centre de traitement des addictions de l'hôpital universitaire Emile-Roux de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Autour de Franck et de son envie soudaine d'alcool, le psychiatre explique à une douzaine d'abstinents la nécessité de prendre conscience de ces pensées-là, pour ne plus se laisser emporter. D'apprendre à user de ses capacités «cognitives» sa mémoire et sa concentration pour modifier son comportement face au «produit». D'où la «thérapie cognitivo-comportementale» (TCC) dont les patients de Limeil sont parmi les premiers à bénéficier en France, depuis septembre dernier. Objectif: se libérer de leur addiction, c'est-à-dire de leur dépendance à l'alcool, aux drogues, mais aussi, plus rarement, au jeu ou au sexe.
Lutter contre les envies «En période de sevrage, c'est normal d'y penser tout le temps. C'est même important pour ne pas rechuter», explique le docteur Samir Tilikète à ses curistes. «Mais ce manque ne dure pas plus de quelques jours. L'objet de ce module, c'est de parler des pensées spontanées qui surviennent par la suite. C'est un phénomène rapide qui envahit d'un seul coup.» Comment lutter contre ces envies impérieuses d'alcool ou de médicaments, ces épisodes de craving comme les appellent les Américains? «Etre conscient qu'on y pense, c'est la prem