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Libération

Un discours public enfin cohérent. En deux ans, la Mildt a fait travailler les ministères ensemble.

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publié le 26 avril 2000 à 23h40

Elle le dit comme ça, sans que cela fasse ni vague, ni polémique.

«Il n'y a pas de société sans drogues, il n'y en a jamais eu. Il n'y a pas non plus de solution miracle, ni en France, ni dans aucun pays. En revanche, il existe des réponses efficaces afin d'éviter les consommations dangereuses et de réduire les risques lorsqu'il y a usage.» Nicole Maestracci est présidente de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). Elle lâche des phrases de bon sens. Les drogues sont là, elles existent, elles sont consommées qu'elles soient licites ou illicites. Certes, elles ne sont pas toutes équivalentes, pas toutes aussi nocives, et il y a des usages variés. «En parler ne résout pas le problème, tempère aussitôt cette magistrate. C'est un premier objectif. Mais nous ne sommes pas naïfs. Une information aussi bien faite soit-elle, ne suffit pas à elle seule à modifier des comportements, même si elle constitue une condition nécessaire au changement de ces comportements.» Conjonction. Voilà. C'est tout. Rien d'autre. Mais c'est une jolie avancée, tranquille et efficace. La France, ­ comme d'ailleurs la presque totalité des pays de l'Union européenne ­, adopte enfin un discours public cohérent sur «les drogues». En l'espace de deux ans, le changement est spectaculaire. Mais pour y parvenir, il aura fallu une heureuse conjonction, entre une société qui se rendait compte que les temps avaient changé et se demandait comment réagir, et une classe pol