Béatrice Majnoni d'Intignano, professeur à Paris-XII et membre du
Conseil d'analyse économique (le groupe d'économistes d'horizons différents que consulte le Premier ministre Lionel Jospin), est l'auteur de l'Usine à chômeurs (Pocket, 1999) et du Sexe médiateur (Plon, 2000).
Les stock-options sont-elles nécessaires au développement de l'économie française?
Elles jouent un rôle dans deux domaines. D'une part, lorsqu'il s'agit d'améliorer la productivité et la valorisation des entreprises. Pour les cadres et pour les équipes qui participent directement à ce développement, la distribution d'options est un système d'incitation qui devrait normalement générer de vraies dynamiques. Le problème, c'est que la pratique française des stock-options manque de transparence et rémunère essentiellement l'encadrement très supérieur. En France, cette opacité est très mal vécue. Si l'on veut faire partager la valorisation patrimoniale de l'entreprise, il faut savoir qui gagne quoi et combien. Les stock-options sont donc bien nécessaires à l'émulation des cadres, mais à condition que la distribution d'options soit lisible par tous, et d'en distribuer à tous ceux qui participent à cette valorisation.
Vous êtes donc favorable à l'élargissement de la distribution des stock-options?
C'est un système de rémunération incitatif: il semble donc normal qu'il ne profite pas qu'aux vingt ou trente premiers dirigeants de l'entreprise. Le problème, c'est qu'aujourd'hui on ne sait pas, le plus souvent, qui béné