Cherchez l'épicentre et vous trouverez Jospin. Une fois de plus, le
compromis dégagé hier entre socialistes à propos des stock-options avère ce dicton. Ce souci de dosages soigneusement pondérés vise bien sûr à ménager l'unité de ses troupes en apaisant leurs pulsions centrifuges. Mais si la manoeuvre se répète ainsi avec des décors interchangeables et selon un scénario immuable, c'est qu'elle reflète plus que de simples jeux de tendances et de courants. Bien au-delà du cas Jospin, c'est d'une vraie guerre des symboles qu'il s'agit et la récurrence de celle-ci se trouve au coeur même du projet réformiste de gauche, depuis des décennies. La France n'en a d'ailleurs pas l'exclusivité (qu'on se souvienne de la dispute Lafontaine-Schröder).
A quelques substantifs près, en effet, les argumentaires qui se sont opposés hier à propos des stock-options semblent une copie des controverses sur les bienfaits ou les dangers des nationalisations d'il y a vingt ans et plus. Le monde a beau avoir changé à une allure vertigineuse, ces invariants politiques ont trouvé les moyens de se perpétuer quitte à rajeunir les ingrédients de leur querelle.
Le débat sur les stock-options, bien que son aspect ésotérique n'ait guère attiré l'attention du grand public, est en effet très «identitaire» pour le PS. Avec ce projet, on touchait moins à l'économie réelle (encore que") qu'à la représentation de l'économie. D'un côté, la vieille et forte méfiance à l'égard de l'enrichissement, de l'autre les presti