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Libération

La gauche enterre un tabou. Un petit durcissement fiscal, mais un grand pas vers les stock-options.

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publié le 27 avril 2000 à 23h48

Seuls quelques dizaines de milliers de personnes sont jusque-là

concernées par les stock-options. Toutes ces invectives, ces cris et ces grincements de dents, valaient-il la peine? Sans doute pas. Mais il y a, à gauche, quelques débats-plaies et les stock-options étaient de ceux-là. Depuis l'arrivée du gouvernement Jospin, elles n'ont cessé d'empoisonner la majorité plurielle. Le mot lui-même de stock-option, qui porte à la fois l'idée de Bourse et de culture anglo-saxonne, faisait l'effet d'un crissement d'ongle sur un tableau noir. «Parlez français!», entendait-on systématiquement crier dans l'hémicycle. Peu à peu, pourtant, les socialistes ont digéré leurs passions. Le compromis trouvé hier est une façon très jospinienne de clore le débat. On alourdit la fiscalité sur les «fortunes rapides» d'un côté, ce qui permet de donner un gage à la gauche plurielle; on reconnaît l'utilité des stock-options pour l'économie, de l'autre. Plus généralement, on accepte l'idée que l'actionnariat salarié n'est pas une idée diabolique. Finalement, la gauche a bougé.

Cadeaux. Avec le recul, le débat en lui-même n'était pas si compliqué à trancher. Au nom de la croissance, les uns (les «sociaux-libéraux») proposaient de faciliter le développement des stock-options qui favorisent la création d'entreprise. Au nom de la justice, les autres jugeaient anormal d'aider, par des cadeaux fiscaux, ces instruments dont «se goinfrent» les grands patrons et qui préparent «une société duale, partagée à l