Quand on ne peut pas entretenir la surchauffe des salaires, on peut
toujours distribuer des stock-options. Faire miroiter des sommes colossales mais virtuelles ne mange pas de pain. L'oeil rivé sur le cours de leurs actions, les salariés des entreprises de la nouvelle économie ne ménagent pas leurs efforts.
Mais pour une poignée de vrais millionnaires, combien ne l'auront été qu'en rêve? On ne gagne pas à tous les coups à la roue de la fortune, et les espoirs de gains ont souvent rétréci comme une peau de chagrin ces dernières semaines. Alors avoir des stock-options, cela change quoi?
Karine, 27 ans, est entrée comme assistante commerciale chez Intégra (solution de commerce électronique) en 1998 et gagne 15 000 francs par mois. «Mes stock-options m'aident à supporter la fatigue. Dès que j'ai une petite baisse de régime, je recalcule ma plus-value.» Le mois dernier, Karine se préparait tranquillement à vivre un jour comme une millionnaire. Ses stock valaient 700 000 francs. Dans la tourmente boursière qui a suivi, sa plus-value est tombée à 400 000 francs. «Franchement, je ne suis pas démoralisée, loin de là. J'ajuste simplement mes rêves en fonction de la santé de l'action. Que le marché chute ces jours-ci ne m'empêche pas de dormir.» Karine est persuadée que les valeurs technologiques vont se redresser. «Et comme je dois attendre encore quatre ans avant d'exercer mes stocks, j'ai du temps devant moi.» A 33 ans, Alain est directeur marketing Europe chez Esker (un éditeur de