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Libération
Portrait

Le grand raté du grand argentier. Il s'était bâti l'image d'un haut fonctionnaire sans tache.

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publié le 29 avril 2000 à 23h44

Depuis trois ans que le président de la République Jacques Chirac

l'a désigné comme le candidat français à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet s'exerçait au parcours sans faute. Le gouverneur de la Banque de France se disait probablement que, pour réussir dans la succession compliquée de Wim Duisenberg à la BCE ­ prévue en 2002 ­ il lui fallait conserver une parfaite image de marque: celle d'un monétariste rigoureux et d'un grand commis de l'Etat impartial.

Le voilà aujourd'hui rattrapé par l'affaire du Crédit Lyonnais, du temps où il était le tout-puissant directeur du Trésor (1987-1993), puis le patron de la Banque de France, l'autorité de tutelle de la banque publique. Dans son communiqué de vendredi, Jean-Claude Trichet se dit «profondément surpris» par sa mise en examen. En privé, il raconte volontiers qu'il détient encore les lettres qu'il a envoyées au ministère des Finances pour tirer la sonnette d'alarme au Lyonnais.

Ratage. A 57 ans, alors qu'il se préparait une fin de carrière flamboyante, ce très haut fonctionnaire rencontre des obstacles imprévus. L'été dernier déjà, on l'avait vu très gêné d'avoir à intervenir et à trancher dans le dossier du rapprochement de la Société générale-BNP-Paribas. Jusqu'à la dernière minute, il s'était battu pour que les parties s'entendent et donnent naissance à un géant bancaire français. Mais Daniel Bouton, patron de la Générale et inspecteur des finances comme lui, n'a jamais voulu entendre rai

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