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Libération

Une mise en examen lourde de suites. Elle pourrait coûter à Trichet la direction de la Banque centrale européenne.

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publié le 29 avril 2000 à 23h44

Jean-Claude Trichet peut-il demeurer à la tête de la Banque de

France?

En théorie, oui. Jean-Claude Trichet, qui est présumé innocent tant qu'un jugement définitif n'a pas été prononcé, a été nommé par décret en Conseil des ministres en 1993 pour un premier mandat de six ans, renouvelé en 1999 pour la même durée. De plus, depuis 1993, la Banque centrale française est indépendante du pouvoir politique. Ce qui met à l'abri, en théorie, le gouverneur, qui ne rend compte de son action que devant le conseil de la politique monétaire de la Banque de France, lui aussi indépendant. Hier dans un communiqué, les membres du CPM ont d'ailleurs soutenu leur patron. «Les membres du Conseil de la politique monétaire de la Banque de France, affirment-ils, lui expriment leur entière confiance et l'assurent de leur soutien le plus total.» Il peut donc demeurer en place. Toute intervention du politique serait prise comme une atteinte à l'institution. Matignon, comme Bercy, refusaient hier soir tout commentaire officiel.

Néanmoins, le gouverneur de la Banque de France préside, ès qualités, le CECEI (Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement), qui, par exemple, donne son aval aux fusions bancaires (lire portrait page 3), ainsi que la Commission bancaire, chargée, elle, de veiller sur le système bancaire français. Ironie du sort, c'est donc un gouverneur mis en examen pour diffusion de fausses informations aux marchés et pour publication et présentation de comptes socia