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Libération
Interview

Nabil Azouz, porte-parole du collectif «Un résident, une voix»: «On crée trois catégories de citoyens».

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publié le 2 mai 2000 à 0h40

Nabil Azouz, 41 ans, est membre de la Fédération des Tunisiens pour

une citoyenneté des deux rives (FTCR) et porte-parole du collectif «Un résident, une voix» qui regroupe 74 associations d'étrangers. Il appelle, avec tous les mouvements qui militent pour le droit de vote des étrangers, à un rassemblement ce matin devant l'Assemblée nationale.

Comment expliquez-vous que le texte de loi n'arrive qu'aujourd'hui à l'Assemblée?

Il y a aujourd'hui une conjonction d'éléments favorables. Politiquement, le FN est en voie de disparition, ou plutôt d'hibernation: il faut toujours se méfier du retour de la bête. Sur le plan économique, la situation se détend. De surcroît, l'effet Coupe du monde, qui bien sûr s'estompe, a sans doute permis de donner une autre image de l'immigré: Zidane, c'est aussi la France. C'est enfin grâce à l'implication très forte de centaines d'associations que cette revendication, qui date de plus de vingt ans, peut enfin avancer aujourd'hui.

Mais ce n'est sans doute pas un hasard si c'est la Fédération Léo-Lagrange [proche du PS] qui a relancé la campagne pour le droit de vote. Les conséquences de la politique du ministère de l'Intérieur vis-à-vis des sans-papiers gêne une partie de la gauche morale. Ce texte permet aujourd'hui de faire oublier les dizaines de milliers de sans-papiers qui restent sur le carreau. Nous ne sommes pas dupes.

Il s'agit néanmoins d'une avancée?

Bien sûr. On se réjouit que le droit de vote se banalise. Mais ce n'est pas la panacée, ce n'est