Ca a commencé par un sondage en novembre 1999. 52%. C'est ce
chiffre, celui des partisans du droit de vote des résidents étrangers, qui relance un débat presque vieux de vingt ans. Alors qu'en 1981, François Mitterrand en avait fait, dans ses 110 propositions, un de ses chevaux de bataille sans jamais passer à l'acte, les Français, sondés à la fin de l'année dernière par l'institut CSA pour la Lettre de la citoyenneté, se déclarent pour la première fois majoritairement favorables au vote des résidents étrangers (1). «L'opinion aurait-elle compris avant les politiques que le moment est venu de reconnaître que ceux qui ont construit nos écoles, nos stades et l'autoroute de nos vacances doivent pouvoir s'exprimer sur les problèmes qui les concernent aussi, et partager les responsabilités des décisions locales», déclare le 4 novembre le collectif «Même sol: mêmes droits, mêmes voix» qui réunit 64 organisations.
Dès le lendemain, le PCF rappelle qu'un projet de loi constitutionnelle a déjà été déposé à l'Assemblée nationale. Il demande que ce texte soit inscrit à l'ordre du jour «afin de les adopter dans des délais permettant de rendre effective une telle mesure pour les municipales de 2001».
Chevènement favorable. De son côté, Bruno Mégret, président du Mouvement national républicain (MNR), ne perd pas beaucoup de temps pour dénoncer «une opération parmi d'autres de propagande politique». Dix jours plus tard, le même Mégret s'en prend à Jean-Pierre Chevènement. «Il bafoue la Républ