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Libération

Le gouvernement philippin tenté par l'épreuve de force. L'armée a attaqué hier le camp retranché où sont retenus les 21 otages.

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publié le 3 mai 2000 à 0h23

Bangkok, de notre correspondant.

La situation est désormais périlleuse sur l'île de Jolo, autour du camp de la guérilla islamique philippine Abu Sayyaf. Un violent accrochage entre les rebelles, qui retiennent 21 personnes en otages, et les 2 000 militaires philippins encerclant la colline a causé la mort d'un soldat et de plusieurs insurgés. Les autorités ont été promptes à souligner qu'il ne s'agissait pas d'une tentative d'assaut pour délivrer les otages ­ pour la plupart des touristes, trois Allemands, deux Français, deux Finlandais, deux Sud-Africains, une Libanaise, deux Philippins et neuf Malaisiens. «Certains des rebelles ont tenté de franchir le cordon et cela doit avoir causé la fusillade. Mais ce n'est pas encore un véritable combat», a indiqué le gouverneur de l'île. Quelques heures avant, une personne se présentant comme Abu Escobar, porte-parole d'Abu Sayyaf, avait déclaré à une radio locale que les rebelles «allaient envoyer aux militaires les têtes de deux otages, demain ou dans les jours qui viennent», si l'armée ne levait pas le siège du camp à Jolo et n'arrêtait pas ses opérations sur l'île voisine de Basilan, quartier général d'Abu Sayyaf. L'authenticité de cette communication n'a pas pu être confirmée; un appel de la même teneur vendredi s'est avéré ne pas provenir des ravisseurs.

«Bain de sang». La veille, les otages avaient demandé aux autorités philippines, par l'intermédiaire d'une femme médecin et de trois journalistes autorisés à les visiter, de ne p