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Libération
Interview

«Les attaques contre les touristes continueront à se développer». Maurice Freund, président de Point Afrique, dresse la liste des erreurs à éviter.

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publié le 3 mai 2000 à 0h38

Selon Maurice Freund, président de la coopérative Voyageurs-Point

Afrique, c'est surtout le tourisme ostentatoire qui est à l'origine des violences contre les touristes.

Les attaques anti-touristes ont-elles augmenté?

Oui, et c'est un phénomène qui va se développer. Pour une raison assez simple: quand on fait un hôtellerie, avec des grillages et une milice privée pour la protéger, la différence sociale avec la population environnante, qui n'en tire que peu de retombées si ce n'est quelques emplois de femmes de ménage, est criante. Elle excite même une certaine haine à l'encontre de touristes qui n'y sont souvent pour rien. Si l'on se rend dans des zones où les gens vivent dans une pauvreté extrême et que l'on passe avec des Land Rover flambant neuves, on est également très exposé. Tout dépend du tourisme que l'on fait. Nous avons envoyé cet hiver 18 600 personnes au Mali, au Niger et en Mauritanie, des zones considérées comme fragiles, sinon à risque, par le ministère des Affaires étrangères, mais je pense que nous sommes relativement protégés. Nous connaissons bien l'environnement, et lorsqu'on utilise des chameaux ou leurs propres véhicules, les populations locales profitent immédiatement du tourisme. Pourquoi choisir des destinations à risques?

On ne choisit pas des zones à hauts risques. On choisit des régions extrêmement difficiles, en termes de rapport Nord-Sud, où l'on pense qu'un tourisme d'un certain type peut être un élément de stabilisation. Il s'agit pour nous de d