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Analyse

Pourquoi l'Europe fait du surplace en six raisons. Elargir ou approfondir, il faut choisir.

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publié le 10 mai 2000 à 0h30

Tout devrait aller bien pour l'Europe. La croissance repart. L'euro,

fruit d'une incroyable aventure, est construit et n'attend plus, pour vivre, que l'émission des pièces et billets. Sur la scène diplomatique, un ministre des Affaires étrangères européen commence à exister à travers Javier Solana. Pourtant, rarement la construction européenne a semblé aussi bredouillante, rarement le débat sur l'Europe a été aussi vide. Passage en revue des six maux de l'Union.

1. La panne du couple franco-allemand Jamais les bisbilles n'ont été aussi fréquentes, depuis trois ans, dans le couple franco-allemand: les deux pays se sont disputés sur la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), puis la direction du FMI; le rapprochement idéologique Schröder-Blair a été mal vécu à Paris, de même que l'attitude de Berlin sur le nucléaire; les négociations sur le budget de l'UE ont été très dures; le rapprochement des Bourses de Francfort et Londres a été vécu comme une trahison.

Jamais de telles divergences n'auraient eu lieu il y a quelques années. Question d'hommes? D'absence de complicité, d'amitié perdue? L'image pieuse de Mitterrand et de Kohl devant les croix de Verdun, la main dans la main, marque encore les esprits. Et il est vrai que ni Jospin, ni Chirac, ni Schröder n'ont su recréer des relations personnelles d'une telle qualité. Mais l'explication principale du trouble qui a gagné le couple franco-allemand doit être surtout cherchée dans le changement de génération. Celle qui a