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Libération
Interview

«La baisse des prix n'est qu'une étape».

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Arnaud Marty-Lavauzelle, Aides.
publié le 12 mai 2000 à 0h25
(mis à jour le 12 mai 2000 à 0h25)

Cette baisse du prix des médicaments peut-elle vraiment changer la donne en Afrique?

La bonne nouvelle c'est qu'on va pouvoir soigner plus de gens puisque les médicaments vont être un peu moins chers. Mais une bithérapie continuera à représenter environ les trois quarts du salaire mensuel d'un fonctionnaire africain, et une trithérapie entre une fois et demie et deux fois son salaire. D'où la nécessité de subventions nationales et d'aides internationales. La baisse des prix n'est donc qu'un élément pour généraliser l'accès à ces médicaments. Il va falloir que les fonds de solidarité thérapeutique arrivent à collecter de l'argent. Il faut une réunion entre gouvernements, structures onusiennes et laboratoires. La France, qui va présider l'Union européenne, a six mois pour faire bouger une institution qui n'a jamais rien fait sur ce dossier. On sort d'une situation scandaleuse où les laboratoires négociaient des prix différents dans des pays d'Afrique voisins pour le même produit. Cette baisse devrait permettre une normalisation.

N'est-il pas trop tard?

Le désastre est tellement grand. Le sida tue 2,5 millions d'Africains chaque année. Des groupes entiers sont en danger au Mali, au Burundi, au Niger, au Burkina ou même en Côte-d'Ivoire où les médicaments arrivent peu à peu. Les membres d'associations de prévention n'ont pas accès au traitement. Jusqu'à présent, nous avons essayé de les protéger en priorité du fait de leur expérience, de peur que l