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Libération
Éditorial

Nouvelle frontière.

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publié le 15 mai 2000 à 1h15

Sur l'Internet, n'importe quoi, lancé de n'importe où par n'importe

qui, peut atteindre n'importe qui d'autre, partout dans le monde. Comment dès lors faire régner le minimum d'ordre dans ce «nouveau monde» cybernétique? C'est sur cette quadrature de la toile que vont plancher à Paris les représentants politiques et industriels du G8. Tous savent que le virus «I Love You», s'il n'a pas été aussi débilitant qu'on l'avait cru au premier examen, aurait pu aisément l'être. La fragilité est consubstantielle à une toile qui ne peut être plus solide que le point le plus faible des réseaux qui la tissent. Or dans la course entre hors-la-loi et shérifs, les premiers auront toujours l'initiative, donc l'avantage. Comment les dissuader de nuire quand leurs victimes invoquent les lois et réagissent selon les habitudes d'un monde balkanisé en une multitude d'états jaloux de leur souveraineté et de leurs frontières? La caractéristique la plus importante des nouvelles technologies de communication est de rendre lesdites frontières et autorités «nationales» aussi caduques et obsolètes que l'irruption des armes à feu sur les champs de bataille le fit pour hallebardes et arbalètes.

Il ne sera en réalité pas possible de vraiment lutter contre les actes de vandalisme, l'espionnage industriel, les vols d'identité, les trafics de données personnelles et les violations de propriété intellectuelle tant que n'auront pas été acceptés par traité des lois supranationales, des mécanismes contraignants d