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Libération

Shérifs pour nouveau Far West. Face à la normalisation, le temps des pionniers est révolu.

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publié le 15 mai 2000 à 1h15

La colonisation du cyberespace est désormais bien avancée: Far West

ouvert à toute expérimentation, le réseau des réseaux a été progressivement investi par les chercheurs d'or et les cow-boys venus y planter leurs échoppes. Depuis l'ouverture du site de Pizza Hut en 1994, le e-commerce a explosé, dopé par le capital-risque. Dans le même mouvement, les colons ont débarqué en masse, et l'on recense aujourd'hui 375 millions d'internautes dans le monde, soucieux de la sécurité de ce nouvel environnement.

Neutraliser les Indiens. Mais voilà, l'Internet, dont les premiers balbutiements remontent à 1969, était habité. Avec la «nouvelle» économie, il convient de neutraliser ces Indiens du «vieux» cyberespace, hackers, bricoleurs de l'informatique, et bidouilleurs de tous poils, auxquels se sont mêlés de véritables outlaws, escrocs à la carte bancaire et autres délinquants classiques. La démocratisation des réseaux implique la présence de «technoshérifs» efficaces dans ce nouveau territoire international, et c'est bien l'objectif de cette conférence du G8, tout comme celui du projet de traité du Conseil de l'Europe sur la cybercriminalité.

Les bidouilleurs deviennent patrons. Car c'est peu dire que les moeurs des Indiens des réseaux ne collent pas avec la situation actuelle. Depuis les années 70, ils avaient pris l'habitude de se promener sur le Net comme chez eux. L'intrusion sur un ordinateur était au pire malséant, souvent ludique. L'échange de fichiers se faisait sans grand cas pou