Les rebelles musulmans philippins du groupe Abu Sayyaf qui
détiennent depuis trois semaines 21 otages sur l'île de Jolo (sud) disent ne pas vouloir de rançon. Un texte remis à notre envoyé spécial et aux autres journalistes qui ont rendu visite aux otages «demande aux Nations unies, à l'Organisation de la conférence islamique et à la république des Philippines de reconnaître le droit du peuple moro (ethnie de Jolo et des îles avoisinantes) à l'autodétermination et à un Etat islamique indépendant». Ce type de requête ne va pas faciliter la tâche du nouveau négociateur philippin, Roberto Aventajado, désigné hier par le président philippin Joseph Estrada en remplacement de l'imam Ghazali Ibrahim (jusqu'ici accompagné d'un ancien ambassadeur de Libye à Manille). «Je pense qu'il y a de bonnes chances pour que les négociations débouchent sur quelque chose», estimait hier le nouveau négociateur. Selon lui, le gouvernement a pour l'essentiel accepté le cadre des négociations posé par les rebelles, y compris l'exigence de tenir les soldats éloignés de la zone où ils se trouvent. Il demandait toutefois que les ravisseurs «écrivent noir sur blanc leurs revendications».
La dernière rencontre entre les ravisseurs et les négociateurs remonte à samedi. Les pourparlers pourraient reprendre aujourd'hui. Le président Estrada a quitté Manille hier pour une visite officielle de cinq jours en Chine, mais il a assuré que la sécurité des otages et leur libération demeuraient le souci primordial de s