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Libération
Éditorial

La rançon de l'information.

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publié le 17 mai 2000 à 1h10

Comment «couvrir» une prise d'otages du genre de celle qui se

déroule aux Philippines? Cette question aux médias est au moins aussi vieille que la guerre du Liban. Sans qu'on puisse finalement répondre autre chose que: «d'une manière responsable». Il est impossible, en effet, d'élaborer un petit guide de bonne conduite professionnelle face à ce genre de situation: chaque prise d'otages est un cas particulier, chaque journaliste également ainsi que chaque organisation de presse.

Le temps n'est plus en tous cas où journaux, télévisions et familles d'otages devaient résister aux pressions des plus hautes autorités pour désobéir à la règle du silence qu'il leur était fortement recommandé d'adopter. C'était au temps où les milices chiites faisaient leur marché à Beyrouth. Rares sont ceux qui pensent maintenant que ç'aurait été une erreur que de minimiser ces enlèvements. Leur donner une publicité contraignait en revanche les gouvernants à faire face à la situation et à ne pas oublier les otages, fût-ce pour d'obscures raisons d'Etat.

Plus personne, aujourd'hui, ne recommande le silence qui n'a pas été respecté hier. Mais les diplomates aiment tout autant la discrétion. Pas étonnant donc que le ministère des Affaires étrangères y soit allé encore une fois de ses conseils aux journalistes, leur recommandant de «s'abstenir de se rendre dans la région [pour] ne pas compliquer la tâche de ceux qui s'efforcent d'obtenir la libération des otages». Faut-il dire que la recommandation est pou