Jérusalem, de notre correspondant.
Triste anniversaire pour Ehud Barak. Un an après sa victoire électorale et les espoirs de paix qu'elle avait suscités, l'ancien général bataille sur tous les fronts. Il avait promis de réconcilier les Israéliens entre eux et de mettre fin au conflit qui les oppose à leurs voisins arabes depuis près de cent ans. S'il n'a fermé aucune porte, il ne peut se prévaloir d'aucun résultat significatif. Pas plus à l'intérieur qu'au-delà de ses frontières. La guerre fait rage au Sud-Liban. Les territoires palestiniens s'enflamment. Le dialogue est rompu avec la Syrie. Et les lignes de fracture de la société israélienne, loin de s'estomper, traversent son propre gouvernement.
«Le lendemain de son succès, on avait le sentiment que tout avait changé, écrivait récemment l'éditorialiste du quotidien populaire Ma'ariv. Un an plus tard, il faut un microscope pour percevoir les différences. C'est toujours le même pays marqué par la fatigue et le découragement.» Un avis partagé par de nombreux Israéliens. Selon une enquête publiée le 9 mai par le Jérusalem Post, 77% des personnes interrogées ne constataient aucune amélioration dans les rapports au sein de la population juive, et seuls 19% des sondés se déclaraient confiants dans les chances d'une paix rapide avec les Arabes.
Coalition lézardée. Ehud Barak, qui voulait être un leader consensuel après les déchirements de l'ère Netanyahou, n'a pu combler le fossé entre laïcs et religieux ou entre colombes et faucons