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Libération

Aubry tire la couverture à elle. Elle a stigmatisé le rôle de «Cassandre» de la Cnam.

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publié le 23 mai 2000 à 0h54

L'équilibre de la Sécurité sociale «ressemble à celui d'un

funambule», écrivait vendredi le président de la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie), Jean-Marie Spaeth, dans les colonnes de Libération. A la lecture de ce mot, Martine Aubry et ses proches collaborateurs ont failli s'étrangler. Comme ils l'avaient fait cet automne, quand le même avait qualifié d'«ubuesque» le projet de loi de financement de la Sécu pour l'année 2000, dont l'Assemblée commençait à débattre.

C'est une nouvelle illustration du climat détestable qui s'est établi dès 1997 entre le ministère de l'Emploi, rue de Grenelle, et le siège de la Cnam, avenue du Maine. L'incontestable succès politique qu'est l'excédent des comptes en 1999 permet à Martine Aubry de marquer un point décisif dans cette bagarre. Et elle ne s'est pas privée de le faire savoir. «Ces résultats constituent un démenti cinglant aux Cassandres qui nous disaient que nos prévisions n'étaient pas exactes, et qui nous promettaient un déficit de 20 milliards de francs pour l'assurance maladie», a-t-elle claironné hier. Cassandre a pour nom Jean-Marie Spaeth, qui avançait ce chiffre en juillet 1999.

Ce n'est pourtant pas au président de la Cnam que la ministre de l'Emploi et de la Solidarité en veut le plus. Le président de la Cnam, militant CFDT élu à ce poste par la majorité de gestion de la caisse (CFDT, CFTC, CFE-CGC, organisations patronales et mutuelles), a son franc-parler. Et s'il n'avait pas sorti son «funambule», Martine Aubry ne